Amélia OLIVA SALVETTI
466 rue des jardins
30100 ALES
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Les œuvres d’Amélia Oliva-Salvetti se caractérisent par la liberté qu’elles offrent au regard. Le registre est celui de l’espace ouvert dans lequel chaque spectateur se voit offrir l’opportunité de déposer son dit et son vécu.
Dans un montré qui manipule les matériaux de l’imaginaire de l’artiste selon un travail plastique très habité. L’énergie graphique qui y est développée n’est pas toujours directement visible, mais la peinture est fortement soumise au dessin, même si le regard doit être actif.
Les peintures d’Amélia Oliva-Salvetti parlent de transformation, d’attente, de prospection, des métamorphoses de la présence, entre danse des ténèbres et renaissance. Les silhouettes fines fermement tracées en noir ou flottant dans une brume opalescente s’ouvrent dans des espaces où l’organique et l’éther se rejoignent.
Ces corps qui basculent dans l’espace sont les marqueurs d’une humanité en péril, où s’articulent déliquescence, déchirements et disjointements.
La douceur infinie, neigeuse, des toiles blanches pénètre au plus profond du sensible émotionnel et de l’intimité quasi-indicible. L’œuvre et le sujet participent d’une ineffaçable prégnance, dont tout effet de séduction est exclu.
Retenue et intensité se mêlent dans une œuvre qui n’est ni récit fictionnel, ni simple interprétation autobiographique, mais une approche allusive des ressentis de moments vécus et subtilement restitués.
Mallarmé est tout près, dans l’esquisse des gestes, les tourments du corps, un frôlement et des signes aussi parlants qu’une image. Les abysses de l’être, les instants d’un geste, la force de la fragilité, vivre après et avec l’épreuve extrême, dans le respect, non l’oubli.
Les couleurs, rares ici, chuchotent et remplacent en délicatesse ce qu’il y a de plus ténu, et que les mots ne peuvent transmettre. Touchant, bouleversant mystère auquel le spectateur est invité à se soumettre. Jubilation plastique et existentielle sobre et maîtrisée. En dehors de toute considération tragique ou morbide, Eros et Thanatos habitent la même demeure.
Les peintures d’Amélia Oliva-Salvetti fascinent par leur dualité. Sous un calme apparent, l’énigme inhérente à la vie et à la mort associée à l’élégance des matériaux et des couleurs, parle des rencontres possibles et de la fusion entre les êtres.